Le Blog

Le paillage vivant, allié des cultures …

 

Introduction🌱

Le printemps est bien là. La lumière s’installe, les arbres se couvrent de feuilles et les semis lèvent. C’est une période d’élan, de renouveau… mais aussi de bataille. Car avec cette montée de sève surgit, inévitablement, ce que beaucoup de jardiniers perçoivent comme un fléau : les “mauvaises herbes”.

Alors, chaque année, c’est le même rituel : on sarcle, on bine, on arrache, on passe le coupe-bordure… Et pourtant, au fil du temps, une question émerge : et si tout cela n’était pas nécessaire ? Et si, à vouloir trop nettoyer, on nuisait à notre sol ?

Partager cet article :

Le sol n’est pas un support, c’est un écosystème 🌱

Dans l’imaginaire collectif, on pense souvent le sol comme un substrat : un support neutre, dans lequel on plante. Mais en réalité, le sol est vivant. C’est un monde peuplé de micro-organismes, de champignons, de vers, d’insectes, de racines… tous interconnectés.

Et comme tout être vivant, le sol a des besoins. Il cherche à se protéger, à s’équilibrer, à évoluer. C’est pourquoi un sol laissé nu n’existe quasiment pas dans la nature : la vie s’y installe, rapidement.

Ce qu’on appelle « adventices » (et parfois à tort « mauvaises herbes ») n’apparaît pas par hasard. Elles sont des indicatrices, des pionnières. Elles racontent quelque chose de l’état du sol : compaction, excès d’azote, sol trop aéré ou trop tassé, manque de couverture… Ce sont des réponses biologiques à une situation donnée.

👉 C’est précisément ce qu’on apprend à observer dans ma formation “Diagnostiquer son sol”, où je vous propose de lire le sol à travers ses plantes bio-indicatrices, sa structure, son odeur, sa texture… Un vrai langage à redécouvrir.

Le paillage vivant, c’est quoi ?🌱

On connaît bien le paillage traditionnel : paille, foin, broyat, feuilles mortes… Il s’agit de protéger le sol avec de la matière morte, afin de limiter l’évaporation, le lessivage, le développement des adventices, tout en nourrissant le sol en se décomposant.

Le paillage vivant, lui, pousse.

Il s’agit d’utiliser des plantes comme couverture du sol. Certaines sont semées volontairement (comme des engrais verts ou des couvre-sols), d’autres sont laissées en place, gérées plutôt qu’éliminées.

Ces plantes ont plusieurs fonctions :

  • Elles protégent le sol des rayons directs du soleil et de l’impact des pluies.

  • Leurs racines structurent la terre, créent des galeries, favorisent la circulation de l’eau et de l’air.

  • Elles nourrissent les micro-organismes, aussi bien par leurs racines que par leur décomposition.

  • Certaines piègent les nitrates, d’autres libèrent des éléments nutritifs (comme les légumineuses avec l’azote).

  • Et, bonus : elles peuvent attirer les pollinisateurs, couvrir rapidement une zone, ou même produire des récoltes secondaires.

Un paillage vivant au printemps🌱

C’est une saison idéale pour laisser faire les plantes. La croissance est rapide, les températures sont douces, l’humidité est encore présente. Plutôt que de s’épuiser à désherber, on peut observer, sélectionner, et parfois intervenir plus légèrement.

Quelques exemples d’usages :

  • Une bande de trèfle blanc entre deux rangs de légumes, fauchée régulièrement, qui protège le sol tout en fixant l’azote.

  • Un tapis de phacélie avant plantation, qui attire les pollinisateurs et améliore la structure du sol.

  • Des “mauvaises herbes” (laiteron, mouron blanc, véronique…) maintenues rases par la coupe, qui gardent le sol couvert et limitent la pousse de concurrentes plus invasives.

Le tout sans retourner la terre, sans déranger la vie du sol, sans appauvrir.

Observer plutôt qu’arracher🌱

Le regard change quand on considère les plantes spontanées comme des partenaires plutôt que des intrus. Cela demande une posture d’écoute, de patience, de curiosité.

🌼 Le chiendent ? Indicateur d’un sol tassé.
🌼 Le chardon ? Signale un excès de nitrates.
🌼 Le plantain ? Témoin d’un sol compacté et pauvre en calcium.
🌼 Le mouron blanc ? Souvent là quand le sol est riche, bien structuré et vivant.

Ces plantes travaillent pour nous, si on les comprend.
📘 Pour apprendre à les reconnaître et à en tirer des enseignements, ma formation “Diagnostiquer son sol” vous accompagne pas à pas, avec des outils simples, concrets, accessibles à tous.

Une autre manière de jardiner… qui s’apprend🌱

Changer de posture ne se fait pas du jour au lendemain. Cela demande de la confiance, de l’expérimentation, parfois de l’accompagnement.

Dans mes formations, j’invite à réapprendre à regarder le sol, à comprendre ce que disent les plantes, à utiliser des outils adaptés (et respectueux), et à mettre en place ces solutions vivantes, souvent plus simples qu’il n’y paraît.

👉 Dans la formation « Les outils organiques du sol », on parle justement de ces stratégies : paillage vivant, couverts végétaux, outils de gestion douce…
👉 Et dans “Diagnostiquer son sol”, on apprend à comprendre en profondeur ce qu’il nous raconte, pour faire des choix éclairés.

Et vous ?🌱

Que vous dit votre sol, en ce moment ? Plutôt envie d’arracher… ou de l’écouter ?

Partagez vos observations, vos essais, vos hésitations : ce sont ces échanges qui nourrissent le vivant, autant que le compost ou les couverts.wink

2 Commentaires

  1. Martin

    Bonjour,dans votre article vous parlez du chien dent ,j’en suis envahie comment s’en débarrasser ? Merci de votre réponse et de vos articles très intéressants.

    Réponse
    • admin

      Merci pour votre message, je suis heureuse que mes articles vous soient utiles !
      Pour le chiendent, je comprends votre frustration, c’est une plante vraiment tenace…
      Il a une capacité incroyable à s’installer et à revenir, même après qu’on pense s’en être débarrassé. Mais il faut savoir que ce n’est pas juste une « mauvaise herbe » : c’est aussi une plante bioindicatrice. Sa présence nous donne des informations sur l’état du sol. En général, quand il s’installe, c’est que le sol est compacté, pauvre en matière organique ou déséquilibré, avec une faible activité biologique.
      Alors bien sûr, on peut chercher à l’éliminer, mais on peut aussi y voir un signal pour améliorer le sol. Voici ce que je vous conseille, de manière naturelle :
      • Arrachage manuel : Si vous en avez le courage, utilisez une fourche-bêche ou une grelinette pour le sortir en profondeur, sans casser les rhizomes (ce n’est pas facile, je sais, mais le moindre bout oublié peut repartir).
      • Couvrir le sol : Un bâchage opaque (genre toile tissée ou bâche agricole) sur plusieurs mois va l’affaiblir en bloquant la lumière. Ça marche bien sur les zones très infestées.
      • Semer des engrais verts : Des plantes comme la phacélie ou le trèfle occupent le terrain et concurrencent le chiendent. En plus, elles nourrissent le sol en se décomposant.
      • Ne pas retourner le sol trop souvent : Le passage du motoculteur ou un bêchage profond peuvent couper les rhizomes et… les multiplier sans le vouloir !
      Et si vous avez envie d’aller plus loin, sachez qu’il est souvent utile de faire un petit diagnostic du sol pour mieux comprendre pourquoi le chiendent s’installe. Sans avoir besoin d’outils compliqués, on peut déjà apprendre beaucoup en observant la texture, la structure, l’humidité ou la présence de vie (vers de terre, racines, etc.). Ces éléments permettent ensuite d’ajuster les pratiques et de rendre le sol moins accueillant pour le chiendent, tout en favorisant les plantes que vous souhaitez voir pousser.
      N’hésitez pas à me contacter, je serai ravie de vous accompagner dans ces observations.
      À bientôt et bon courage dans votre jardin !

      Réponse

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *