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Les champignons du sol : alliés méconnus du jardinier
Introduction🌱
Quand on parle de la vie du sol, on pense souvent aux vers de terre, aux micro-organismes ou encore aux innombrables insectes.
Mais il existe d’autres acteurs essentiels, souvent ignorés, qui jouent un rôle primordial dans la fertilité des sols : les champignons !
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Les champignons, architectes invisibles du sol 🌱
Les champignons du sol ne se limitent pas aux amanites et aux bolets que l’on croise en forêt.
Sous nos pieds, un réseau souterrain fascinant, appelé mycélium, tisse des liens entre les plantes, transporte des nutriments et participe activement à la décomposition de la matière organique.
Ces filaments microscopiques ont une fonction essentielle : ils transforment la matière morte en éléments nutritifs assimilables par les plantes. Ce processus de minéralisation enrichit naturellement le sol et contribue à sa bonne santé. De plus, certains champignons jouent un rôle de décomposeurs spécialisés en s’attaquant à la lignine du bois mort, un matériau particulièrement résistant.


Les mycorhizes : une alliance entre plantes et champignons🌱
Un des rôles les plus fascinants des champignons est leur capacité à s’associer aux racines des plantes pour former ce que l’on appelle des mycorhizes. Ce partenariat mutualiste est une véritable symbiose :
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Le champignon fournit à la plante des minéraux et de l’eau qu’il capte dans le sol.
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En échange, la plante lui offre des sucres issus de la photosynthèse.
Cette relation est tellement efficace qu’environ 95 % des plantes terrestres sont mycorhizées ! Sans cette symbiose, beaucoup de plantes peineraient à survivre dans des sols pauvres en nutriments.
On distingue plusieurs types de mycorhizes :
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Les ectomycorhizes : Elles forment un manchon autour des racines, sans pénétrer à l’intérieur des cellules. On les retrouve chez les arbres comme les chênes, les hêtres et les pins. Ces champignons améliorent l’absorption des nutriments et protègent les racines contre certaines maladies.
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Les endomycorhizes (ou mycorhizes arbusculaires) : Elles pénètrent à l’intérieur des cellules racinaires et sont présentes chez la grande majorité des plantes cultivées, notamment les céréales, les légumineuses et les légumes.
Les mycorhizes permettent aux plantes d’accéder à des nutriments difficilement assimilables, comme le phosphore et certains oligo-éléments. Elles renforcent aussi la résistance aux maladies, aux stress hydriques et aux attaques de parasites.
Les champignons : des bâtisseurs de sol🌱
Au-delà de leur rôle dans la nutrition des plantes, les champignons jouent un rôle clé dans la structure du sol. Leur action se manifeste à plusieurs niveaux :
Formation des agrégats du sol
Le mycélium sécrète une substance appelée glomaline, une protéine collante qui aide à lier les particules du sol entre elles. Cette structure stable favorise une bonne aération et un meilleur drainage, tout en limitant l’érosion.
Amélioration de la rétention d’eau
Les réseaux mycéliens retiennent l’humidité et contribuent à la création d’un sol plus résilient face aux périodes de sécheresse.
Détoxification des sols
Certains champignons ont la capacité d’absorber et de dégrader des polluants, notamment des métaux lourds et des hydrocarbures. Ils participent ainsi à la dépollution et à la régénération des sols abîmés.
Comment favoriser leur présence dans nos sols🌱
Bonne nouvelle : encourager ces alliés invisibles ne demande pas d’efforts surhumains ! Voici quelques pratiques simples pour stimuler leur présence :
Limiter le travail du sol
Le labour profond détruit le réseau mycélien. Privilégier des techniques comme le paillage et la culture sur sol vivant permet de préserver ces précieuses connexions. Une simple couverture du sol avec des matériaux organiques permet déjà de conserver un environnement propice à leur développement.
Apporter de la matière organique
Les champignons se nourrissent de matière organique. Un apport régulier de broyat de bois, de feuilles mortes ou de compost favorise leur développement. Les champignons lignicoles, par exemple, prospèrent sur les morceaux de bois en décomposition.
Privilégier les associations végétales
Planter des espèces favorisant la mycorhization (chênes, noisetiers, légumineuses) aide à enrichir le réseau fongique du sol. Dans un potager, éviter les monocultures et favoriser la diversité végétale renforce les interactions bénéfiques entre champignons et plantes.
Éviter les traitements antifongiques
Les fongicides, même naturels, peuvent perturber l’équilibre du sol. Mieux vaut encourager la diversité microbienne plutôt que de la freiner !
Les engrais chimiques peuvent nuire aux champignons mycorhiziens en modifiant l’équilibre des nutriments disponibles.
Tester la présence des champignons dans son sol
Un sol riche en champignons présente souvent des filaments blancs sous les paillis ou dans le compost. On peut aussi repérer des fructifications (les champignons visibles) après une pluie, signe d’un réseau mycélien actif.
Conclusion🌱
Comprendre et respecter le rôle des champignons permet d’adopter une approche plus durable du jardinage. En favorisant ces organismes, on enrichit naturellement le sol, on renforce la résilience des cultures et on participe à la régénération des écosystèmes.
Les champignons participent également au stockage du carbone dans les sols, réduisant ainsi les émissions de CO2. En favorisant leur développement, on contribue à une meilleure santé des écosystèmes et à une agriculture plus durable.
Alors, prêt à accueillir ces alliés discrets dans votre jardin ?
Faites le test : laissez une zone en sous-bois tranquille et observez comment elle évolue au fil du temps… Vous pourriez être surpris par la vie qui s’y développe !
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